Friday, September 12, 2008

Proche-Orient: le chemin vers la paix passe par la France et la Syrie, selon Sarkozy

DAMAS (AFP) — Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré mardi dans une interview au quotidien syrien Al Watan que le chemin menant à la paix au Proche-Orient passait "par la France et la Syrie", à la veille de la première visite d'un chef d'Etat occidental à Damas depuis cinq ans.

"Je suis persuadé (...) que le chemin de la paix dans cette région passe par nos deux pays", affirme M. Sarkozy dans un entretien accordé à ce quotidien proche du pouvoir qui sera publié mercredi et dont l'AFP a obtenu une copie.

"La Syrie est un grand pays qui peut apporter une contribution irremplaçable au règlement des problèmes au Proche-Orient. Il est essentiel qu'elle joue un rôle positif dans la région", ajoute-t-il.

"C'est bien dans la voie de la coopération que je vois l'avenir franco-syrien", souligne le président français, qualifiant "l'amitié" entre les deux pays de "richesse inestimable que nous devons à tout prix préserver".

Le président syrien Bachar al-Assad a pour sa part affirmé mardi que Damas et Paris vivaient une "nouvelle ère" dans leur relation, dans une interview à la chaîne de télévision France 3.

Concernant les pourparlers indirects de paix entre la Syrie et Israël qui seront au centre d'un sommet quadripartite à Damas jeudi, M. Sarkozy affirme que "la France sera bien sûr disponible pour accompagner les parties, si elles le souhaitent, sur le chemin de la paix et de la réconciliation".

Mais le dirigeant français indique qu'il est "difficile de dire quand (ces pourparlers) déboucheront sur des négociations directes".

"Je souhaite bien sûr que ce soit le plus rapidement possible", note-t-il, saluant notamment le "courage et la lucidité des dirigeants syriens et israéliens qui ont accepté de s'engager dans ce processus".

"Depuis mon élection (...) j'ai voulu que la France reprenne toute sa place sur l'échiquier mondial. Au Proche-Orient, région qui est chère à mon coeur, j'ai souhaité que notre pays prenne pleinement ses responsabilités au service de la paix", a-t-il dit.

"Pour cela, il est essentiel de bénéficier de la confiance de toutes les parties. Dans cet esprit, j'ai introduit un certain nombre d'évolutions majeures, et même de ruptures dans notre politique à l'égard de la région", a-t-il expliqué, en citant Israël, les Palestiniens et la Syrie.

Le président Sarkozy s'est également félicité du souhait de la Syrie de voir la France co-parrainer, "avec les États-Unis, le moment venu, la négociation directe syro-israélienne comme la mise en oeuvre de l'accord de paix qui en résultera, y compris pour les arrangements de sécurité".

La visite mercredi et jeudi de Nicolas Sarkozy, la première d'un chef d'Etat occidental depuis cinq ans, vient confirmer la fin d'un isolement diplomatique de la Syrie.

Damas soutient le Hezbollah libanais et entretient une alliance avec l'Iran, engagé dans un bras de fer avec l'Occident sur son programme nucléaire. La Syrie est aussi accusée de favoriser l'infiltration de combattants étrangers vers l'Irak voisin.

Concernant l'Iran, sujet qu'il devrait aborder avec le président syrien Bachar al-Assad lors d'un entretien mercredi, M. Sarkozy a déclaré à Al Watan: "Je suis convaincu que nous devons résoudre la crise iranienne par le dialogue, car c'est le seul moyen d'échapper à une alternative catastrophique, que personne ne souhaite: la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran".