Tuesday, October 7, 2008

Beyrouth fête la Journée internationale de la paix

Beyrouth – Chaque année, partout dans le monde, le 21 septembre, on demande aux particuliers, aux communautés, aux peuples et aux gouvernements de se réunir pour rendre hommage au travail qui est fait pour faire cesser la guerre et promouvoir la paix, conformément à une initiative des Nations Unies lancée il y a sept ans.

“La Journée internationale de la paix sera observée comme une journée mondiale de cessez-le-feu et de non-violence, pendant la durée de laquelle toutes les nations et tous les peuples seront invités à cesser les hostilités” dit la résolution 55/282 qui a proclamé en 2001, le 21 septembre comme Journée internationale de la paix.

Au Liban, pays qui a connu beaucoup de violence et de douleur au cours de son histoire, le Mouvement pour une paix permanente, a appelé à « une journée de fierté, une journée de paix, une journée de coexistence, une journée de pardon, une journée d’amour, une journée où l’on s’amuse».

Ce n’est certainement pas la première fois – ni la dernière - que l’organisation, créée au comble de la guerre civile libanaise en 1987, organise un événement de ce genre. « Notre participation à l’organisation de la Journée internationale de la paix date de 1987. La paix est un besoin humain, non seulement pour les Libanais mais pour tous les peuples de la terre. C’est un besoin élémentaire auquel nous aspirons tout le temps. Si nous étions en paix, nous ne serions pas ici », a dit Fadi Abi Allam, président du Mouvement, à Menassat.

Sur une scène dans le centre-ville de Beyrouth, des artistes ont rendu hommage à la paix et à la non-violence à travers de nombreux spectacles jusque tard dans la nuit. Seul un petit groupe de spectateurs s’était assemblé autour de la scène, laissant pas mal de vide sur la grande place en ce jour important.

En tout cas, il y avait une bonne ambiance. Un groupe a captivé le public avec un spectacle de Capoeira – danse et arts martiaux brésiliens - sans parler de la performance étourdissante de Rita Barotta, collaboratrice de Menassat – qui a improvisé plusieurs morceaux de jazz. Plus tard dans la nuit, on a entendu des groupes de hip-hop libanais.

Certains étaient là uniquement pour la musique.

« Nous sommes venus à la fois pour la cause et pour le spectacle, mais principalement pour la musique », disent avec le sourire deux spectateurs, Antoine et Gabi. Comme beaucoup d’autres dans le public, ils ont été mis au courant de l’événement à travers le site internet du célèbre réseau social Facebook.

Exprimer la paix à travers l’art était un des thèmes principaux de l’événement. A l’entrée, les spectateurs pouvaient fabriquer leurs propres symboles de paix – des crayons et des stylos y avaient été mis à disposition à cet effet.

Nareg, étudiant de 17 ans et son ami Harad âgé de 15 ans, ont parlé du graffiti qu’ils étaient en train de terminer; « Jour de Paix » disent les grosses lettres peintes en bleu, blanc et violet.

Nareg et Harad font tous deux partie d’un groupe de jeunes militants graffeurs qui s’appelle « Par Cœur + Graffiti ». Leur mission? Redonner des couleurs aux murs des bâtiments à moitié démolis que l’on voit un peu partout dans Beyrouth, d’une façon futée et artistique. Pour éviter les embrouilles avec la justice, les graffeurs évitent les sujets sensibles touchant à la politique.

« Nous peignons sur d’affreux murs partout dans Beyrouth. Mais nous n’écrivons rien de politique pour éviter d’avoir des problèmes avec la police. Parfois la police s’arrête et nous demande ce que nous sommes en train d’écrire. Quand les policiers voient que ce ne sont pas des slogans politiques, ils disent «salut» et s’en vont», dit Nareg à Menassat.

Qu’écrivent-ils donc ?

« Tout ce qui nous paraît important. Par exemple, nous écrivons à propos d’amour », dit Nareg.

« Et une fois nous avons peint à la bombe « Mange des fruits ! » sur un mur. Les gens doivent se préoccuper davantage de leur santé », ajoute Harad.

Mais le thème de dimanche était clair et net. « C’est une journée pour la paix. C’est ce sur quoi nous nous concentrons aujourd’hui », disent Nareg et Harad.

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* Alexandra Sandels est une journaliste indépendante travaillant à Beyrouth. Article distribué par le Service de Presse de Common Ground (CGNews), avec l’autorisation de Menassat.com

Source: Menassat.com, 23 septembre 2008, www.menassat.com